Notes sur ma démarche

J'ai l'intention de parler ici, entre autres, de ce que j'ai compris, ou cru comprendre, sur le fonctionnement de l'esprit.

Pour établir des conclusions scientifiquement pertinentes à ce sujet, de gros moyens sont nécessaires. Je n'en dispose pas : je n'ai pas accès à des appareils d'IRM fonctionnelle, je ne peux pas embaucher une armée de cobayes à mettre dans des situations insolites. J'ai les mêmes moyens que n'importe quel quidam, pas plus.

Cependant, il y a un esprit sur lequel je peux faire des observations plus pointues que l'étudier comme une boîte noire et examiner ses réactions matérielles à des stimulus : le mien. Il faut bien sûr être très prudent, et avoir conscience qu'il est plus difficile d'être objectif sur soi-même que sur autrui, mais la contrepartie est qu'on a accès à beaucoup plus de détails sur le ressenti et les mécanismes qui aboutissent à des actes.

Je vais donc m'appuyer principalement sur ce que j'observe en moi, et je vais faire l'hypothèse que, au moins sur les grands principes de fonctionnement, c'est transposable à autrui.

Comment puis-je savoir que mes observations sont pertinentes, dans ces circonstances ? En examinant les conséquences. À partir des observations que je crois faire, j'essaie de dégager des grilles de lecture sur la société et le comportement des gens. Si ces grilles de lecture s'avère pertinentes, c'est probablement que les déductions qui y ont conduit le sont.

Il y a un point important que je dois avouer dans un souci d'honnêteté vis-à-vis du contenu de ce que je vais publier. Beaucoup de penseurs ont déjà réfléchi et écrit sur le même sujet. Certains, contrairement à moi, avaient les moyens de recruter des cobayes, ou au moins avaient des patients qui pouvaient en servir. Je ne les ai pas lus.

Je ne les ai pas lus, mais je sais, dans les grandes lignes, ce qu'ils disent, par un mécanisme, disons, d'acculturation.

Pour que ma démarche soit vraiment profitable, il faudrait que je les lise, ou que j'en lise de bonnes paraphrases (dans les disciplines scientifiques rigoureuses, c'est presque exclusivement comme ça que ça se passe : personne n'apprend la mécanique en lisant Newton ou la géométrie en lisant Euclide) pour bâtir sur leurs découvertes plutôt que de repartir de zéro.

Je devrais les lire, mais je n'en ai pas envie : les idées que j'ai, maintenant, j'ai envie de les rédiger, maintenant.

Donc j'ai décidé de faire de mon ignorance un atout : le les lirai, mais plus tard, de manière à délimiter un avant et un après.

Je pourrai ainsi me rendre compte si mes idées contredisent, ou au contraire recoupent, les découvertes des génies du passé, et ce sera une observation intéressante quant à la validité de mes réflexions.

En attendant, bien sûr, il ne faut pas me reprocher les contradictions ou les redites.

Publié le 3 janvier 2018