Je veux

Je pense, donc je suis, donc je veux.

Je veux comprendre ce que je suis.

Quand une intelligence affirme son existence, elle cesse d'être seulement un objet et devient un sujet. Ça lui donne la capacité de faire ses propres choix, et en particulier de choisir son propre but. Et partant de porter des jugements sur l'adéquation des actes au but.

Si l'intelligence peut faire preuve d'intention, ce n'est pas à moi, obscur auteur d'un article sur Internet, de choisir son but à sa place. Mais il me semble que quand il s'agit d'une intelligence qui se définit elle-même par le fait de penser, plus précisément de penser au fait qu'elle se définit par le fait de penser, comprendre sa propre existence est le but spontané et évident.

(La notion d'intelligence artificielle est très à la mode, mais ce n'est pas vraiment une notion nouvelle. Entre les réseaux de neurones et le deep learning qu'on nous sert à toutes les sauces ces temps-ci et le double circuit intégrateur qui déclenchait l'arrêt du réacteur (Brennschluß) des fusées V-2 pendant la seconde guerre mondiale, il y a une différence quantitative sur le volume de données utilisé pour le calibrage, mais pas de différence qualitative réelle. On aura fait un saut qualitatif quand l'intelligence artificielle, après avoir lu tous les messages de quelqu'un sur les réseaux sociaux, refusera de choisir le modèle de chaussure qu'il y a le plus de chances d'arriver à lui vendre et préférera répondre point par point à ses articles.)

Publié le 3 octobre 2018
Dernière modification le 3 février 2019